📘 Guide pratique à destination des professionnels et des familles
Accompagner une personne en situation de handicap psychique
🧠 1. Comprendre le handicap psychique
Le handicap psychique résulte de troubles mentaux (schizophrénie, bipolarité, troubles anxieux graves, troubles borderline, etc.) qui affectent la relation à soi, aux autres, à la réalité, et au quotidien.
Contrairement à la déficience intellectuelle, le handicap psychique n’affecte pas les capacités cognitives de façon constante, mais engendre une instabilité émotionnelle, comportementale et relationnelle.
📜 2. La loi de 2005 et la reconnaissance du handicap psychique
Depuis la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le handicap psychique est officiellement reconnu comme une forme de handicap à part entière.
Que dit la loi ?
"Constitue un handicap toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions [...] mentales, cognitives ou psychiques." — Article L.114 du Code de l’action sociale et des familles
Cela signifie que les personnes souffrant de troubles psychiques (schizophrénie, bipolarité, troubles anxieux sévères, etc.) peuvent désormais accéder aux droits et dispositifs de compensation au même titre que les personnes en situation de handicap moteur, sensoriel ou mental.
Attention à une idée reçue : Le handicap psychique n’est pas un handicap visible. Sa spécificité réside justement dans son invisibilité, sa variabilité, et dans le manque de compréhension qu’il peut générer.
Ce que cela a changé concrètement :
-
Ouverture des droits à la reconnaissance MDPH, à l’AAH, ou aux aides humaines
-
Développement de structures spécifiques : SAVS, SAMSAH, GEM, ESAT adaptés au psychique
-
Possibilité d’un accompagnement éducatif et social plus ciblé
-
Renforcement du droit à l’emploi accompagné, à la formation, et à la scolarité adaptée
Pour les professionnels : Reconnaître cette spécificité permet d’adapter son accompagnement, d’éviter les confusions fréquentes avec la déficience intellectuelle, et de mettre en place un cadre rassurant, souple et respectueux de la temporalité de la personne.
🛠️ 3. Conseils pratiques pour les professionnels
Adapter sa posture professionnelle
-
Posture non jugeante
-
Être constant et fiable
-
Travailler le lien avant les objectifs
Communication adaptée
-
Langage simple mais non infantilisant
-
Respect du silence et des rythmes
-
Observer les signes non verbaux
Organisation du quotidien
-
Instaurer des repères souples
-
Prévenir les surcharges sensorielles
-
Anticiper les signes de décompensation
Travail en réseau
-
Articulation avec les soins psy et les familles
-
Se préserver : supervision, soutien de l’équipe
-
Utilisation d’outils collectifs (réunions, fiches de suivi)
Favoriser l’inclusion et le bien-être
-
Activités valorisantes
-
Espaces d’expression libre
-
Recherche de plaisir, non de performance
Pièges à éviter
-
Prise en charge trop directive
-
Infantilisation
-
Jugement sur les comportements inhabituels
-
Sous-estimation des effets secondaires des traitements
📚 Ressources utiles
-
HAS : "Troubles psychiques – repères pour les professionnels"
-
UNAFAM, Psycom, Réh@psy, Groupe Handicap Psychique
-
Livres :
-
Le handicap psychique – Yann Bogé
-
Les personnes handicapées psychiques – Cécile Hanon et Pierre Thomas
-
Ajouter un commentaire
Commentaires